Il faut sauver l’École de la République !
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La situation en cette rentrée scolaire 2008 a conduit la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNLP) et la Fédération Nationale de l’Enseignement et de la Culture et de la Formation Professionnelle FORCE OUVRIERE (FNEC FP-FO) à une expression commune pour la défense de l’École laïque.
Confirmant ainsi une pratique consistant depuis de longues années à affecter des fonds publics vers l’enseignement privé, le gouvernement actuel n’hésite pas à écorner les principes républicains ; ce qui constitue une remise en cause répétée de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État et notamment de l’article 2 qui stipule que la République ne subventionne ni ne salarie aucun culte.
Complémentairement, le Ministre de l’Éducation initie des réformes qui si elles étaient conduites à leur terme, mettraient en cause l’existence même de l’École républicaine et de ses structures de fonctionnement.
Il s’agit d’un enjeu fondamental qui soulève la question de l’égalité, de la démocratie et de la République et concerne donc l’ensemble des citoyens quelles que soient leurs origines et opinions politiques ou religieuses.
La réduction du nombre de postes d’enseignants et des personnels de toutes catégories de l’Éducation nationale, au nom de la révision générale des politiques publiques, aboutira à détruire les missions de l’École publique.
C’est le devoir d’instruction et d’éducation qui est ainsi contesté par la réorganisation des écoles maternelles et primaires, par la réforme des programmes et la réforme annoncée des lycées étendant aux lycées la privatisation et la liquidation des diplômes nationaux ; cette réforme des lycées est conduite par analogie à la réforme des universités, réforme des universités découlant du consensus de Bologne intégrant dans l’enseignement public des autorités d’Églises.
Le gouvernement envisage de réduire le baccalauréat à un examen de contrôle continu, il veut transformer les écoles communales en établissements publics d’enseignement primaire (EPEP) pour justifier la fermeture de classes.
C’est le droit à l’instruction des enfants, de tous les enfants, qui est remis en cause, c’est la notion d’égalité entre citoyens qui est bafouée. Bien entendu, et de manière corollaire, ce sont les fonctionnaires de l’enseignement qui sont visés, y compris leur indépendance donc leur neutralité.
Subsidiairement, les droits syndicaux sont contestés voire remis en cause, comme ils le furent durant la Seconde Guerre mondiale.
Aussi, pour la défense de la laïcité comme élément constitutif de la République,
Pour le respect d’une instruction publique, laïque, obligatoire, tendant à l’égalité des citoyens et à leur formation d’hommes et de femmes libres concourants à la liberté de conscience et à la raison
Pour des programmes scolaires nationaux structurés par la science, l’histoire et la connaissance,
Contre la privatisation et l’obscurantisme,
La FNECFP-FO et la Libre Pensée alertent les citoyens sur les dangers des réformes imposées par le gouvernement et les appellent à s’opposer, notamment dans leurs responsabilités parentales, à leur application.
Convaincues de l’enjeu que constitue l’Enseignement public pour la République, les deux organisations conviennent de se rencontrer régulièrement.
Paris, le 15 octobre 2008.